KOMA 2
Une création originale de Mickaël Sabbah
Saison 2010
Bienvenue dans le monde fascinant et métaphorique de KOMA (1.2.3), un triptyque qui explore les abysses de la conscience humaine à travers les trois étapes du coma. Cette œuvre dévoile la danse cryptique des mots et des idées au sein de ce que nous pourrions appeler la "boîte noire" du coma, un espace énigmatique où la parole prend des formes inattendues. À travers trois chapitres distincts, KOMA (1.2.3) plonge dans le coma de stade 1, l'obnubilation, le coma de stade 2, la dissolution de l'éveil, et le coma de stade 3, le coma profond (coma carus). Chacune de ces parties se fonde sur une exploration minutieuse de la langue originelle, fusionnant jeux de mots, échos primordiaux des nourrissons, cris primitifs et déluges de colère.
KOMA (1.2.3) transcende les limites de la mémoire, sonde ses formes pures, directes, spontanées, collectives et ancestrales. Cette création explore les méandres de l'oubli et de la réminiscence, les dédales de la conscience et de l'inconscient, les territoires du sommeil et du rêve, tout en disséquant la circulation de l'information au sein du système nerveux central après un traumatisme.
Ce spectacle dépasse largement la simple performance pour devenir une quête profonde au cœur du langage, tissant des réflexions autour de la transdisciplinarité dans le domaine théâtral et du rôle fondamental de la parole dans notre société moderne. Plongez-vous dans cette œuvre multidimensionnelle, où la scène se transforme en un laboratoire d'exploration linguistique et philosophique, révélant les recoins les plus profonds de l'esprit humain et les mystères qui émaillent notre existence.
SYNOPSIS
Au cœur de l'horreur, une tragédie se déroule sous nos yeux incrédules. Les tours imposantes du World Trade Center vacillent et s'effondrent dans un tumulte de débris et de flammes. Le monde lui-même semble chanceler, pris au piège dans un étau de terreur. Au milieu de ce chaos apocalyptique, un homme chute des hauteurs vertigineuses de la tour. Dans l'épaisse fumée, les braises ardentes, il descend, une silhouette en perdition. Mais, étrangement, au plus profond de cette chute, dans les abysses insondables de sa conscience, il dort.
Soudain, une transition étrange le transporte dans un hôpital abandonné, où le silence règne en maître. La salle de réanimation devient son sanctuaire fragile, où la vie ne subsiste qu'à travers un fil ténu. C'est un fil à la fois léger et invisible, un réseau électrique de mots qui parcourt son corps, pulsant en synchronie avec les battements de son cœur. C'est le langage qui maintient le rythme, tissant une symphonie mystérieuse entre le corps et l'esprit. Stade I, Stade II, Stade III – le rythme cardiaque se bat et se déploie, traversant les phases du coma, une danse énigmatique entre l'ombre et la lumière.
Mais que se trame-t-il dans cette tête brisée ? Comment les mots s'articulent-ils, se frayant un chemin entre les méandres des neurones, les intrications des synapses et les routes du système nerveux ? La langue, telle une électricité pulsante, circule dans cette boîte crânienne post-apocalyptique, où se rejoignent en une tornade frénétique la mémoire collective, les abysses de l'inconscient, les rêves, les cauchemars, les réalités et les visions mystiques. C'est une chorégraphie de mots, une danse complexe qui se déroule au cœur de ce paysage dévasté.
Tandis que les mondes intérieurs et extérieurs se croisent et fusionnent dans une valse fascinante, une question plane : sortira-t-il de cet état ? Là où la vie et la mort se mêlent dans une harmonie troublante, où les limites de la réalité se brouillent, ce voyage dans l'obscurité est également une quête pour la lumière. Suivez cet homme dans son périple énigmatique, laissez-vous emporter par le souffle haletant de l'inconnu, où chaque battement de cœur et chaque frémissement de langage dévoilent une facette inexplorée de l'existence. Une épopée poignante, chargée de suspense, de tension et de grâce, vous attend au cœur de "Koma".
MISE EN SCÈNE
CORPS
Dans "Koma 2", le jeu devient plus souple, et le corps se détend progressivement. Une sorte de légèreté se développe au fil de l'acte. La voix adopte un ton plus calme, doux, apaisé, moins extrême. Par moments, elle se rapproche du chanté-parlé, explorant les silences, les étirements, les respirations, les répétitions, les chuchotements, et elle fusionne harmonieusement avec la musique électro-acousmatique. Cette transformation graduelle du corps et de la voix crée une expérience sensorielle unique, où l'expression artistique prend une nouvelle dimension
MUSIQUE ÉLÉCTRONIQUE
La musique électronique, prédominante dans Koma 2, s'approprie habilement des fragments mélodiques des instruments acoustiques, créant ainsi de petites ritournelles qui insufflent une atmosphère intemporelle et cosmique à l'ensemble. Elle se penche sur la texture de la voix de l'acteur pour, en direct, produire des échos, des distorsions, ainsi que des effets larsen, ajoutant ainsi une dimension sonore captivante à la performance. Cette fusion en direct de voix et d'électronique crée une expérience musicale unique et envoûtante qui accompagne parfaitement l'exploration de l'âme et de la conscience tout au long de Koma 2.
MUSIQUE ACCOUSTIQUE
La musique acoustique, bien que présente par intermittence dans Koma 2, ne suit plus une mélodie préétablie. Au lieu de cela, elle façonne de longs moments de silence, d'apaisantes respirations, et des sonorités qui se fondent harmonieusement avec les éléments électroniques. Cette symbiose entre le son acoustique et l'électronique crée une expérience sonore riche et immersive, évoquant une réflexion profonde et une contemplation sensorielle pour le public.